Face à la crise écologique sans précédent à laquelle nous sommes confrontés et à ses nombreux enjeux, il est désormais devenu banal de rappeler qu’il convient de faire évoluer nos modes de vie !
Au-delà de ces déclarations incantatoires, visant sobriété et résilience, qu’entend-on au juste par modes de vie ? De quels leviers disposons-nous véritablement pour les faire évoluer ? Quels freins convient-il de lever ? Quelles modifications peut-on envisager sur le plan politique ?.
Qu’est ce que la psychologie environnementale ?
C’est précisément à ce type que questions essentielles que la psychologie environnementale tente d’apporter réponse.
Née dans les années 50, la psychologie environnementale se veut interdisciplinaire par nature ; elle mobilise en effet des notions provenant de la sociologie, de l’anthropologie ou encore de l’écologie
Cette discipline s’intéresse ainsi en premier lieu à la relation que nourrissent des individus avec leur environnement, à leurs interactions sociales et économiques au sein de ce dernier ainsi qu’à son impact cognitif et comportemental sur les individus eux-mêmes.
Elle s’appuie pour cela sur plusieurs approches complémentaires: une approche systémique, un concept global d’environnement et une attention portée aux interactions entre l’environnement et l’Homme.
Elle s’attache ainsi à identifier et comprendre comment les facteurs environnementaux influent sur les actions humaines, ou encore comment ces dernières provoquent elles-mêmes des changements à long terme dans cet environnement.
Depuis les années 70, les différentes crises écologiques ont vu la mise en place de politiques publiques sur le respect de l’environnement, avec une approche centrée sur la sensibilisation et l’incitation au changement individuel.
Suffirait-il ainsi d’être informé ou encouragé financièrement pour réussir la transition écologique ?
La réalité a malheureusement bien souvent démontré les limites d’une approche centrée sur les seuls arbitrages individuels.
Ces derniers résultent en effet, pour une bonne part, de contraintes matérielles et sociales qui échappent au contrôle des seuls individus. Les marges de manœuvre à l’échelle des pratiques individuelles restent donc limitées.
De même, cette approche ne remet pas vraiment en cause les systèmes de production et de consommation. L’actualité récente nous a aussi rappelé que des politiques d’incitation peuvent avoir des conséquences sociales inattendues. En témoigne par exemple l’évolution de la taxe carbone et les mouvements sociaux qui s’en sont suivis. Ainsi, alors même que des dispositifs sont mis en place pour inciter à l’évolution des pratiques individuelles, ils viennent souvent se heurter à de multiples facteurs non pris en compte au départ.
Alors comment s’y prendre ?
Selon la psychologie environnementale, les modes de vie correspondent à la manière dont une population donnée, sur un territoire donné, se déplace, mange, habite et plus généralement produit, consomme, interagit et vit ensemble.
Les interactions sont donc nombreuses et multiples.
Pour changer les modes de vie et donc nos comportements vis-à-vis de l’environnement, il convient donc de raisonner systémique. Chacune de nos pratiques ou tentative de changement de pratiques mobilisent ainsi d’une façon ou d’une autre l’ensemble de du système et ne peut donc que difficilement être traitée au seul niveau individuel.
Adopter une approche systémique pour lutter contre la crise écologique, voilà une des solutions proposée par la psychologie environnementale !